A l'occasion de la sortie du dernier n°(21) de" La Passe, une revue des langues poétiques" dirigée par Tristan Felix et Philippe Blondeau, et du recueil "SORTS", de TF, aux éd. Henry,
l'active librairie l'Eternel Retour invite pour la seconde fois la poète et artiste T. Felix pour une lecture-spectacle, avec théâtre d'objets, une dédicace ainsi qu'une exposition de ses dessins à la plume.
Le thème "Morts de rire" et la résistance libertaire qui l'accompagne seront d'une actualité brûlante et décalée. L'expo dure 3 semaines, du 10 mai à début juin. Réjouissons-nous car "si tu rêves, t'es pas crevé, alors crève pas! "
lien
http://lusineamuses.free.fr/
Là les "six faces débraillées" jetées comme dés de sortilèges "du haut qui penche"
jouent l'envers du destin,
dans le vertige du sort jetant à l'aventure de la vie / à l'aventure de la mort
"Jette-toi du haut qui penche
à six faces débraillées
Mets bas ton ciel criblé d'oiseaux
L'inepte féerie compte sur tes osselets
pour saisir l'identique sous l'autre
Quel sort cueuille quoi de rare ?"
Le sort saute dans le vide - "du haut qui penche"-, il se balance comme un Pendu
comme
dans Le Petit Théâtre des Pendus que Tristan Felix anime / les Pendus, eux,
rescapés du déséquilibre---
"pâlinodek fat'fata, insold'âmes
curlantes
où d'où n'êtes, moîr enternelle,
akmèr i fol ? "
Glossolalie, langue inventée avec, des bouts de sens arrachés pour germiner ailleurs.
"Fata", ainsi sont les destins, la "moîr" ou "moira" ainsi va la part de destin en soi
-parts "curlantes", hurlantes (que hurlantes ?)
à récurer le cri
au près du rayon en haut auprès du centre éboulé
du généreux diamètre aux environs de soi---
Tristan Felix, poète-clown trash parfois "Gove de Crustace" parle par ailleurs et par mots-et- merveilles -plus nombreuses que 7 enrobant tous de grâce vêtue un monde à part rehaussé des spectacles de Gove de Crustace-
-que le Gove crustace / que crust'assez le Gove-
sa majesté du Règne de Féerie -faërie-
poète-clown trash parlant une dizaine de fausses langues à consonnances réelles :
le juponais, l'amerlok, le tétonesque, le chinatoc, l'italique, le rush---
Et puis
dans sa dernière "Eclipse du Sommeil"
-petit théâtre d'objets de 15 mn-
Gove Felix alias Tristan de Crustace -alias qui ?
jette en ayant droits
de félicités
trash des dés,
des pendules
qui se balancent
se balancent
se balancent
se bal---
Tout comme si tout se tenait
et tout se tient,
ficelé
comme rôti !
Cf. la video sur le Web sur le rôti de veau de Gove de Roskalnikov ou quelque chose de ce goût...
© Murielle Compère-Demarcy, le 27/04/2015.
Sur le site www.sitaudis.fr, poésie contemporaine -François Huglo écrit à propos de "Sorts" de Tristan Felix :
"Si Bill Shannon n'avait pas existé, Tristan Felix l'aurait inventé. D'ailleurs toutes ses créatures, dessins et marionnettes, poèmes et clown trash, photographies et contes chamaniques, glossolalies et langues inventées, performances toujours, ressemblent aux figures tournoyantes improvisées, à travers les rues, par le breakdancer et skateboarder se jetant avec ses béquilles comme un oiseau hors du nid : d'un vol, d'un tracé glissé entre ciel et terre, l'un et l'autre suspendent indéfiniment leur chute."
Tristan Felix, ses créatures, dessins & marionnettes, poèmes & clown trash, photographies & contes chamaniques, glossolalies & langues inventées---
suspensions d'une chute improvisée---
"Se jeter comme un oiseau hors du nid"
Se jeter "du haut qui penche
à six faces débraillées"
"Haut chien pendu entre deux tours
fléau !"
"Hécatomber"
"le corps en balance"
escortée de Bill Shannon :
"d'guingois ta hanche
déposa sur la casse de Brooklyn
ton oiseau
à hue à dia
tôt envolé
enfant de ton échafaudage
scrutch monster à la clinque
salut à ta danse !
t'es qui à balancer ta peur
au grand défi de l'échassier ?"
"au bout de son cou le cygne
en balancier
hume l'eau"
& des créatures, des créatures
monstres / "héron faucheux girafe homme"
animaux d'humains
"la génisse d'Isidore"
membres de communautés de vies
en métonymie dans des bribes
d'instants existences en sursis
"ma chienne pas morte"
une hyène
un chien ayant bu le sang des dieux
tandis
qu'
"autour de la demeure
le corps des hôtes
meut ses bras gourds"
ici "la poule d'eau
décrochée de son aulne"
là "si !
du ragondin neuf
à la vase rendu"
tandis / tandis
que
"la nuit découpe son papier
sitôt pendu
aux galeries célestes"
ici encore
"ça rit pour mordre
ça mord de rire"
on se prend consentant
à l'hameçon de l'appétit
d'une artiste-poète
en fête de "Pergonicaspop"
escortant cette troupe
foraine
élancée de ses
lancers de sorts bruissants
comme sortilèges
on s'incline
chapeau bas haute bouche sus-
pendue entre deux tours
à cette danse faërique
jetés / nous / "du haut qui penche
à six faces débraillées"
à ce monde "felixien" où
d'où l'on naît on n'y
est plus
que d'aller
sans retour avant "sorts"
tant
le Sortilège
nous happe le corps
heureux comme un balancier
hors
du temps balancé
"ne veillant plus qu'à vivre"
sur la piste
étoilée
de ce "Petit théâtre
des Pendus" dont la langue
branle
"encore un peu
l'instant du secret"
entre deux pays sages
entre jour & nuit
l'oeil
vacant accroché à la cîme
où "sorts" porte / si beau à voir---
Tristan Gove Felix de Crustace
Belle-Fée-Gore---
Murielle Compère-Demarcy, le 28/04/2015.